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Après Tillabéri et de Dosso et en attendant les autres régions, Niamey a abrité du 16 et 17 octobre 2020, l’Atelier régional d'analyse et de réflexion pour la contribution à l'élaboration de la Stratégie nationale de sécurité de Proximité et de son Plan d'action. Organisé et animé par l’Inspection Générale des Services de Sécurité (IGSS) en collaboration avec l'Institut des Etats Unis pour la Paix (USIP), l’atelier s’inscrit dans le cadre des activités du programme régional intitulé « Dialogue sur la Justice et la Sécurité au Sahel et au  Maghreb  (JDS) », lancé en 2016 et mis en œuvre par l’USIP dans six pays d’Afrique dont le Niger, où il est exécuté depuis 2018 en partenariat avec le Réseau d'Appui aux Initiatives locales (ONG RAIL Niger). L’objectif est de contribuer au renforcement de la confiance et de la collaboration entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les communautés pour une meilleure prise en charge des questions de sécurité dans le cadre de la stratégie nationale.

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C’est la salle de réunion du Gouvernorat de la Région de Niamey qui a abrité les travaux de « l’Atelier régional d'Analyse et de réflexion pour la contribution à l'élaboration de la Stratégie nationale de sécurité de Proximité et de son plan d'action », les 16 et 17 octobre 2020, et qui fait suite à ceux organisés à Tillabéri, les 06 et 07 octobre ; et à Dosso les 09 et 10 octobre passés, en attendant les rencontres prévues dans le même cadre dans les autres régions du pays. L’ouverture des travaux s’est déroulée à travers une cérémonie officielle en présence du Gouverneur, M. Issaka Hassane Karanta, ds représentants de l’USIP et de Stratégie Capacity Group au Niger ainsi que ceux de l’IGSS et de l’ONG RAIL, des membres du Conseil régional de sécurité,  des responsables administratifs, sécuritaires et coutumiers de la Région et de la Ville de Niamey,  des leaders religieux  ainsi que des représentants des organisations et structures de la société civile, notamment ceux des femmes et de la jeunesse.

Des consultations régionales pour enrichir la Stratégie nationale

Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie officielle d’ouverture des travaux. Dans ses propos introductifs, le Secrétaire général permanant de l’ONG Réseau d’Appui aux Initiatives Locales (RAIL Niger), M. Ali Hassane, a tenu tout d’abord à souhaiter la bienvenue aux participants avant de rappeler les principaux enjeux de l’atelier.  « Cette consultation a pour objet de donner l’opportunité de manière inclusive aux acteurs de toutes les huit (8) régions du Niger intervenant sur les questions de sécurité, de donner leurs avis dans la co-construction de la stratégie nationale de sécurité collaborative pour laquelle l’USIP et l’ONG RAIL se sont engagés à accompagner l’Etat du Niger à travers le Ministère de l’intérieur et de la Sécurité publique », a indiqué M. Ali Hassane, qui a également annoncé que les résultats de vos deux jours de travaux et ceux des autres régions du Niger compléteront l’étude sur l’analyse du contexte national mené par le Dr Danda, et serviront de base pour l’élaboration de la Stratégie nationale de sécurité de proximité. Le Secrétaire permanant de l’ONG RAIL Niger n’a pas manqué de saluer la réussite des travaux menés quelques jours plutôt à Tillabéri et Dosso, et a émis l’espoir qu’il en sera de même pour les mêmes consultations régionales de Niamey, Tahoua, Maradi, Zinder, Agadez et Diffa.

Le Représentant-Pays de l'Institut des Etats Unis pour la Paix (USIP), M. Nourdine Harouna Abdou,  a fait la genèse du processus de mise en œuvre du programme dans lequel intervient cet Atelier régional d'Analyse et de refixions pour la contribution à l'élaboration de la Stratégie nationale de sécurité de Proximité et de son Plan d'action, organisé et animé par l’Inspection Générale des Services de Sécurité (IGSS) en collaboration avec l'Institut des Etats Unis pour la Paix (USIP). Selon le Représentant au Niger de l’USIP, cette consultation régionale  s‘inscrit, à l’image de celles prévues dans les autres régions,  dans le cadre des activités du programme régional intitulé « Dialogue sur la Justice et la Sécurité au Sahel et au  Maghreb (JDS) mis en œuvre par USIP dans six pays d’Afrique dont le Niger. « Depuis 2016, I’ Institut des Etats Unis pour la Paix (USIP) en partenariat avec le Réseau d'appui aux Initiatives locales (ONG RAIL Niger) met en œuvre au Niger le Programme JSD en vue de contribuer au renforcement de la confiance et de la collaboration entre les FDS et les communautés pour une meilleure prise en charge de la sécurité », a indiqué M. Harouna Abdou, qui n’a pas manqué de relever à ce sujet que « la mise en œuvre de ce programme a permis, au niveau de la zone pilote de l’arrondissement communal Niamey V, d’impacter significativement et positivement les habitudes des acteurs à travailler ensemble pour la coproduction de la sécurité ». Le Représentant de l’USIP au Niger a également souligné que le programme JDS  a réussi entre autres « la création d'un cadre de concertation qui fédère l'ensemble des couches socio professionnelles, notamment les FDS et les communautés,  au tour d'un projet de reconstruction de la cohésion communautaire et de la butte contre l'insécurité sous toutes ses formes ; mais aussi et surtout l’élaboration d'une stratégie communale de sécurité de proximité et son plan d’actions ».

« Au regard de la complexité des menaces qui pèsent aujourd'hui sur le pays, les acteurs du domaine de la Réforme du  Secteur de la Sécurité (RSS) sont unanimes à reconnaitre que la sécurité de proximité s’impose comme une urgence stratégique et une nécessité du moment. L’appui de I’ Institut des Etats-Unis pour la Paix (USIP), dont le rôle est de prévenir et résoudre les conflits violents dans le monde, de promouvoir et de consolider la paix et les transformations démocratiques, s’est matérialisé au Niger par le soutien aux initiatives de coproduction de la sécurité dans le but d’améliorer les relations entre FDS et citoyens. C’est alors à juste titre que l'Institut des Etats Unis pour la Paix soutienne le processus d’élaboration de la stratégie nationale de sécurité de proximité ainsi que son plan d’actions,  processus dont la conduite a été placé par le ministère de l’Intérieur sous la supervision de l’Inspection Générale des Services de Sécurité (IGSS). Ce processus, conduit de manière participative et inclusive, permettra, à son terme, au Niger de disposer d’un document stratégique de base pour une meilleure planification des réponses aux préoccupations en matière de sécurité de proximité ». M. Nourdine Harouna Abdou, Représentant-Pays de l'Institut des Etats Unis pour la Paix (USIP).

En terminant son allocution, le Répresentant de l’USIP au Niger a tenu à mettre en exergue pour s’en féliciter, la disponibilité, l’ouverture et le fort intérêt des autorités du Niger pour « la concrétisation de cette vision partagée et de cet engagement commun en vue de travailler ensemble pour renforcer la sécurité intérieure ». C’est pourquoi, il a adressé ses  remerciements à l’ensemble des responsables  administratifs de Niamey, et particulièrement les responsables de l’IGSS pour la franche collaboration et l’excellent partenariat avec l’USIP dont il a réaffirmé la disponibilité à soutenir et à accompagner le Niger à travers les actions visant à promouvoir une  gouvernance sécuritaire  efficace.

Une nouvelle approche collaborative pour la gestion des questions sécuritaires

Dans son intervention, le représentant de l’Inspection Générale des Services de Sécurité (IGSS), le Commandant Mamadou Mahamadou, a transmis aux participants, les encouragements des autorités du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de la décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses ainsi que de l’Inspection Générale de Sécurité, qui se réjouissent de l’organisation de cet atelier régional de recherche et de collecte des informations relatives au système de la sécurité collaborative ou de proximité.  « Au regard du contexte sécuritaire fragile qui entoure notre pays de part et d’autre de ses frontières, il se doit d’adopter de nouveaux modes de gouvernance de la sécurité orientés sur l’implication effective des communautés de base dans la gestion des questions sécuritaires », a indiqué le commandant Mamadou Mahamadou, pour qui, en effet, « il est aujourd’hui révolu de croire que les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) peuvent, de manière isolée, faire face à ce phénomène. II faut nécessairement mettre l’accent sur la collaboration, le partenariat et l’implication des communautés de base dans la gestion de leur sécurité ». Selon le représentant de l’IGSS, «  cette implication des populations, pour être efficace, doit se faire dans un cadre juridique adéquat ». C’est donc dans cette perspective que l'Institut de Etats Unis pour la Paix (USIP) s’est engagé à accompagner les autorités nigériennes dans la définition et l‘amélioration des politiques sécuritaires, a poursuivi l’officier, expliquant par la suite que cet accompagnement se matérialise à travers son programme dénommé « DIALOGUE SUR LA JUSTICE ET LA SECURITE  (JDS)» qui s’inscrit dans le cadre logique de la Stratégie Nationale de Sécurité Intérieure, laquelle  constitue le document fédérateur et de référence de toutes les  actions du secteur de la sécurité intérieure.

Poursuivant son intervention, le représentant de l’IGSS a indiqué que dans le cadre de la mise en œuvre du programme « JDS », et de concert avec les autorités politiques, l’Institut de Etats Unis pour la Paix (USIP) a lancé, en 2018, le processus d’élaboration de la Stratégie Nationale de Sécurité Collaborative, sous l’égide du ministère en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique. « L’objectif du présent atelier s’inscrit dans cette dynamique de doter notre pays d’un cadre légal de gestion inclusive et participative du secteur de la sécurité », a ajouté le commandant Mamadou Mahamadou, et c’est pourquoi, « tous les acteurs qui concourent à la mission de sécurité sont associés à la réflexion en vue d’apporter leurs contributions conséquentes au processus ».

« L’élaboration de cette Stratégie nationale s’impose comme une nécessité technique dans la mesure où elle cherche à impulser des réformes qui vont permettre d’aller vers une restructuration du secteur de la sécurité à travers  l’adoption d’un cadre national de politique de sécurité collaborative », a réaffirmé, à la fin de son allocution, le représentant de l’IGSS, qui n’a pas manqué d’exprimer, au nom de l’institution qu’il représente et des autorités, « toute notre gratitude » à l’Institut de Etats Unis pour la Paix (USIP) et son partenaire, l’ONG RAIL, « pour l’initiative louable et tous les efforts consentis dans le cadre de ce projet ».

L’implication des communautés, gage de la réussite du processus et de la stratégie

En procédant à l’ouverture officielle des travaux, le Gouverneur de la Région de Niamey s’est dit honoré de rehausser  cet atelier multi-acteurs de réflexions en vue d’élaborer la Stratégie Nationale de la sécurité de proximité et son plan d'actions. Il a en ce sens salué l'Institut des Etats Unis pour la Paix (USIP) qui  accompagne le ministère de l’intérieur et par ricochet l’Inspection Général des Service de Sécurité pour doter le Niger d’un cadre de  référence en matière de sécurité de proximité, conformément à l’axe 4 de la Stratégie  nationale de Sécurité Intérieur. Poursuivant son intervention, M. IssaKa Hassane Karanta a tenu à rappeler les propos du ministre d’Etat en charge de l’intérieur et de la Sécurité publique à l’époque du lancement du processus et qui disait : « Cette stratégie nous voulons la construire avec tous les acteurs concernés, la police, la gendarmerie, la garde nationale, la protection civile, les eaux et forêts. Non pas dans la perspective de créer une nouvelle configuration, mais pour développer toutes les initiatives susceptibles de faciliter l’exercice des missions des forces de défense et de sécurité, accroitre leur efficacité, pour répondre au légitime désir de sécurité exprimé par tous les Nigériens. Et si la société civile est aujourd’hui présente, c’est bien parce que nous pensons que c’est avec les citoyens qu’il faut penser cette nouvelle politique». Pour le gouverneur de la Région de Niamey, la thématique au centre de l’atelier est donc d'une importance capitale eu égard à ses objectifs et aux attentes énormes des populations mais aussi des forces de défense et de sécurité en la matière.

« Au regard du contexte sécuritaire actuel, gangréné par une forte complicité et le silence coupable de certaines personnes, il est indéniable que la participation et la collaboration des populations laborieuses est une nécessité impérieuse à la réussite des missions sécuritaires.  Assurer aujourd’hui la sécurité des personnes et de leurs biens dans notre région n’est plus le seul apanage des FDS, l’implication effective des communautés est primordiale car celle-ci connaissent  mieux les facteurs locaux d’insécurité. En effet, les événements sécuritaires enregistrés tant en milieux urbains que ruraux, impliquant directement ou indirectement des personnes qui vivaient parmi nous est assez illustratif pour nous interpeller et développer l’esprit collaboratif de manière réciproque ». M. Issaka Hassane Karanta, gouverneur de la Région de Niamey.

Selon le gouverneur de la Région de Niamey, la question de sécurité et la collaboration entre les FDS et les populations constitue une préoccupation majeure des autorités de la 7ème  République au premier rang desquels SEM Issoufou Mahamadou, Président de la République chef de l’Etat. Il a indiqué, par ailleurs,  que cette initiative est conforme au programme de la Renaissance acte II du Président de la République, programme qui constitue le socle des orientations sociopolitiques, économiques et culturelles du Niger ainsi que la déclaration de politique général (DPG) du Premier Ministre Brigi Rafini. « Le présent atelier est organisé en vue de recueillir le maximum d'informations et de données relatives à la thématique. Par conséquent, votre participation active est vivement attendue pendant les travaux de cet atelier en vue d’apporter vos contributions pertinentes qui serviront de base référentielle à l’élaboration du document de la stratégie combien importante pour notre système sécuritaire », a souligné M. Hassane Karanta, qui a invité l’ensemble des participants à redoubler d’ardeur pour qu’a la sortie, soient véritablement jetées les bases de la Stratégie de sécurité de proximité inclusive. Selon les explications du premier responsable de la région qui abrite la capitale sur son territoire, « cette Stratégie vise, entre autres, à renforcer la confiance entre les FDS et les populations ; à développer la collaboration entre les communautés et les autres acteurs de la sécurité ; à favoriser la participation directe des communautés à la gestion de leur propre sécurité ; et, enfin, à assurer la protection permanente des personnes et des biens à travers l’anticipation et la prévention ».

A noter que durant les deux jours des  travaux , les participants à l’atelier ont mené des réflexions et des échanges qui ont permis d’établir un diagnostic de la situation Sécuritaire actuelle en lien avec la sécurité de proximité ; d‘identifier les mécanismes existants et envisageables favorables au renforcement de la confiance et de la collaboration entre les FDS et les populations ; mais aussi et surtout de réfléchir sur les grandes orientations et les axes prioritaires pertinents permettant de disposer d’une stratégie de sécurité de proximité pratique et pragmatique. Les consultations se poursuivront au niveau des autres régions dans les prochains jours avec les mêmes objectifs.

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A.K.Moumouni (actuniger.com)