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Filles enleve par Boko haram 

C'était voilà deux ans, à Chibok, au Nigeria : dans la nuit du 14 au 15 avril 2014, 276 lycéennes étaient  arrachées à leurs familles et à leurs études par des combattants fanatiques de Boko Haram. Avant elles, après elles, d'autres adolescentes auront été enlevées. Comme Assiatou, 14 ans, raflée en novembre 2014, séquestrée et violée pendant trois mois. Un calvaire qu'elle a raconté à la journaliste Mina Kaci.

Zeyna commission0

La journaliste Mina Kaci se souviendra « toute sa vie du regard d’Assiatou », lors de leur première rencontre, en avril 2015, à Niamey (Niger) : « elle regardait fixement le mur ». Trois mois plus tôt, l’écolière franchissait à pied les 6 kms qui séparaient le Nigeria du Niger, échappant miraculeusement aux mains de son tortionnaire et violeur, un chef de Boko Haram.


Il lui aura fallu beaucoup de patience pour gagner la confiance de l’adolescente. Pendant un mois, en juillet 2015, Mina Kaci revient au Niger pour recueillir son témoignage. Elle la visite matin et soir. Peu à peu, Assiatou accepte de se livrer.

Les musulmans et les écolières premières cibles de Boko Haram

Dans ce livre, "Enlevée par Boko Haram", à travers les yeux et les mots d'Assiatou, Mina Kaci raconte comment les terroristes ont mis la ville de Damasak (Nord Est du Nigeria) à feu et à sang, tuant les hommes et enlevant les écolières.

Les 24 et 25 novembre 2014, lorsque les soldats de l’organisation Boko Haram, reconnue comme terroriste par l'ONU dès mai 2014, font irruption dans la ville, la jeune fille est à l’école. Le père d’Assiatou a juste le temps de se sauver pour ne pas être tué.
De son côté, Assiatou fuit avec sa maman, ses frères et sœurs et une centaine d’autres mères et enfants chez leur imam, croyant y être protégés. Mais le groupe terroriste, rallié depuis à l’Etat islamique (mars 2015), et appelé « Etat islamique d’Afrique de l’Ouest » ne reconnaît pas les autorités musulmanes locales.
Descendant d’une branche salafiste de l’islam, ils attaquent toutes les religions et en particulier les musulmans, comme Assiatou le décrit dans le livre : « une cinquantaine d'hommes nous encercle. L'un dit ‘vieux marabout, on te respecte, nous sommes désolés, mais nous allons partir avec les femmes. Nous allons les marier… Sortez les filles des cachettes ! Si elles ne rappliquent pas dare-dare, nous les tuerons’. Des paroles suivies de tirs de mitraillettes ».

Mina Kaci rappelle que « toute la région du nord Est du Nigeria, massacrée par Boko Haram, est une région musulmane », et que « la famille d’Assiatou est une famille musulmane pieuse, suivant les prières du Coran », ce qui ne l’empêche pas d’être la cible du groupe islamiste.

Pour Boko Haram, les filles ne doivent avoir d’autre vocation que de se marier

Boko Haram (littéralement « livre interdit » et par extrapolation, « école occidentale interdite ») s'en prend à des jeunes filles scolarisées, parce que selon les chefs de file de ce groupe, l’enseignement qu’elles reçoivent les éloigne de la religion.
« Le but premier de Boko Haram, explique la journaliste, est de créer une société régie par la religion, fondée sur un système patriarcal dans lequel ils soumettent totalement les femmes. Pour Boko Haram, les filles ne doivent avoir d’autre vocation que de se marier. L’école, c’est la mixité, là où on apprend le darwinisme, l’apprentissage d’une liberté qu’ils rejettent. »

Assiatou est faite prisonnière avec les autres écolières de la ville, tout comme, le 14 avril 2014, les 276 lycéennes de Chibok. L’enlèvement de Chibok avait largement mobilisé la communauté internationale, à travers la campagne #bringbackourgirls(« rendez-nous nos filles »). Assiatou a vu la vidéo des lycéennes prisonnières, mais n’a pas imaginé qu’elle subirait le même sort.

Boko Haram fait son marché parmi les filles

Passées en revue par les soldats, les écolières de Damasak sont, une par une, enlevées à leur famille : « Boko Haram fait son marché parmi les filles, jaugées comme du bétail. La ville est méconnaissable, transformée par un déluge de violence : cadavres brûlés, bâtiments saccagés, commerces pillés », raconte Assiatou. Après avoir été mariées de force aux soldats de Boko Haram par un simulacre d’union, les jeunes filles sont transformées en esclaves sexuelles et en ménagères.

En décrivant les exactions de Boko Haram, la journaliste ne cherche pas le sensationnalisme. Son but est de dénoncer les viols comme arme de guerre, dont les femmes sont victimes : « En temps de guerre, les hommes font des femmes leur butin. Si on veut vraiment faire comprendre que le viol est quelque chose de dramatique sur la personne qui le subit, il faut montrer ce que cela fait sur l’individu. ». Avec des mots pesés, pudiques, la journaliste décrit les viols sans pourtant choquer le lecteur. 

"Dieu sait que c’est Boko Haram qui t’a fait cela"

Assiatou a eu la chance de ne pas être rejetée par sa famille. Comme le relate la journaliste, « sa mère lui a dit "Dieu sait que c’est Boko Haram qui t’a fait cela" ». Mais les parents de la jeune fille sont incapables d’entendre les détails du viol. « Sa mère lui a simplement demandé si son bourreau l’avait touchée. Elle l’a ensuite amenée chez un médecin pour s’assurer qu’elle n’était pas enceinte ».

Assiatou a reçu l'aide de l’association nigérienne ‘SOS femmes et enfants victimes de violences’ qui lui a offert un suivi psychologique. La journaliste est convaincue de l’importance de ce suivi, pour la reconstruction des filles.
Comme le dit Assiatou à la fin du livre : « Je crie ma colère, mon indignation, ma fureur. J’écris et mon esprit torturé se libère, ma résistance se déploie. J’écris et j’ai la certitude que tout ira pour le mieux demain ».

Depuis le début des attaques de Boko Haram au Nigeria, il y 7 ans (2009), 20 000 victimes ont été comptabilisées. En plus de massacres, viols de fillettes, troubles physiques et psychologiques chez les survivants, ce conflit transfrontalier est la cause du déplacement de la population nigériane du Nord-Est du pays vers le Niger, l'un des pays les plus pauvres du monde.
Mina Kaci remarque sobrement : "Avant, Assiatou et ses parents avaient de quoi vivre, à Damasak. Maintenant au Niger, ils sont pauvres parmi les pauvres."

TV5

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Commentaires

4
gaskia n
8 années ya
Boko est la cons
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2
hassane
8 années ya
Boko-haram! Foutaise! Que des assassins, des criminels, des gens sans foi, maudits et bannis par ALLAH. Que la mis
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