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mano aghali santeMonsieur le ministre, il y a quelques mois, des cas de choléra avaient été signalés dans le département de Téra; et récemment, c'est à Magaria et Maradi que cette maladie a fait son apparition. Quelle est actuellement la situation exacte en ce qui concerne cette épidémie, et qu'est-ce qui explique, Monsieur le ministre, la résurgence de cette maladie à laquelle certaines de ces localités avaient été déjà confrontées par le passé?

Au plan national, à la date 26 janvier 2014, la situation épidémiologique est en baisse par rapport à 2013. A titre d'exemple, pour la rougeole, il y a eu 81 cas, zéro décès enregistrés en 2014 contre 241 cas dont 1 décès en 2013 ; pour la méningite, sur 5 cas, il a été enregistré 1 décès en 2014 contre 41 cas dont 4 décès en 2013 ; et en ce qui concerne le paludisme, il a été recensé 169 268 cas dont 137 décès en 2014 contre 182 322 cas dont 169 décès en 2013.

Cependant, le pays connait une épidémie de choléra depuis le 6 mai 2013 avec un total de 605 cas dont 15 décès, soit un taux de létalité de 2,5%. Cinq régions sont touchées à savoir Tillabéri, Niamey, Tahoua, Maradi et Zinder, parmi lesquelles la région de Tillabéri a enregistré le plus grand nombre de cas avec 569 cas dont 12 décès représentant 94% de l'ensemble des cas. Cette situation pourrait s'expliquer d'une part par les caractéristiques hydrogéologiques de la région de Tillabéri rendant difficile l'accès à l'eau potable, et, d'autre part, la perception socio-culturelle de la maladie.
Concernant la récente situation des régions de Maradi et de Zinder, d'après les investigations de mes services techniques, la résurgence des cas serait en relation avec l'épidémie de choléra qui sévit chez notre grand voisin du sud, le Nigéria, qui a enregistré, en 2013, 6600 cas dont 229 décès selon les statistiques de l'OMS.


Quelles sont les mesures qui ont été prises pour faire face à la situation et surtout pour la prévenir?

Plusieurs actions ont été entreprises avant et après ma visite sur les sites de choléra des régions concernées. Il s'agit entre autres de la lettre circulaire du Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Publique aux gouverneurs des cinq régions frontalières au Nigeria (Diffa, Zinder, Maradi, Tahoua et Dosso); la préparation des rencontres transfrontalières entres mes services techniques et leurs homologues du Nigéria ; l'investigation approfondie et la confirmation biologique des cas; la formation/recyclage des agents sur la surveillance épidémiologique et la prise en charge des cas ; le pré-positionnement des médicaments et autres intrants de prise en charge des cas et de purification de l'eau; l'aménagement des sites d'isolement et de prise en charge des cas; les réunions des comités régionaux, sous régionaux et national de gestion des épidémies; la sensibilisation de la population à travers les radios privées, communautaires, stations régionales de l'ORTN et autres canaux de communication (leaders religieux et coutumiers) ; la désinfection des domiciles des cas et le traitement des puits; le traitement prophylactique des personnes ayant été en contact avec les malades.

Monsieur le ministre, dans le même registre, nous sommes dans une période propice à la méningite, dont l'épidémie est très redoutée dans les pays du Sahel. Quelle est la situation épidémiologique au Niger, et aussi les mesures envisagées dans le cadre de la prévention ?


Entre autres mesures, le Niger a organisé en 2010 et 2011, une campagne de vaccination de masse de lutte contre la méningite ayant concerné les cibles âgées de 1 à 29 ans révolus sur l'ensemble du pays.
Le vaccin utilisé, appelé le MEN-AFRIVAC, a la propriété de protéger la cible contre le méningo A qui est à l'origine des épidémies meurtrières et ce, sur une période de 10 ans. Les enquêtes de couverture post-campagne ont révélé un taux de couverture national de 96%, c'est-à-dire au-delà de l'objectif à atteindre; c'est d'ailleurs ce qui explique une accalmie générale dans le pays concernant l'incidence de cette maladie.
Les rares cas enregistrés sont dus à des germes différents et non responsables des épidémies (serotypes C, W135, Hib, pneumococoques etc.) Comme je viens de le dire plus haut, la situation de la méningite est calme et nous restons vigilants à cet effet. Des dispositions sont déjà prises à travers tout le pays par un pré positionnement des médicaments, consommables et autres intrants nécessaires ainsi que le renforcement des mesures de surveillance cas par cas basée sur le laboratoire.


Parlons aussi, Monsieur le ministre, des autres maladies à potentiel épidémique, notamment la rougeole, qui affecte surtout les enfants. Comment se présente la situation sur l'ensemble du pays ?

Comme pour la méningite, la situation épidémiologique de la rougeole reste calme. Etant donné que nous sommes en pleine saison épidémique. Bien sûr, les mêmes mesures, qu'en ce qui concerne, la méningite ont été prises.

Monsieur le ministre, quel est ''l'état des lieux'' en ce qui concerne la couverture vaccinale au Niger ?

Les couvertures vaccinales au Niger sont satisfaisantes. En effet, pour le Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine, les couvertures cumulées concernant l'indicateur traceur qui est le taux de couverture National en Penta3 est de 92% en 2013 variant de 56% à Bilma à 109% à Loga.
Certes, il y a des disparités entre les districts sanitaires selon le contexte, mais le Ministère de la Santé Publique envisage de concevoir, en cette année 2014, des stratégies supplémentaires pour l'atteinte des populations cibles pour lesquelles nous rencontrons des difficultés pour l'offre des services de vaccination. Il s'agit essentiellement des populations d'accès difficile, nomades et mobiles, des populations des zones à insécurité et à terrains difficiles.
Concernant les activités de vaccinations supplémentaires, le pays organise, chaque année, avec le concours des partenaires, des campagnes de masse de lutte contre la poliomyélite, le tétanos maternel et néo-natal, la rougeole et la méningite, en vue de l'élimination, du contrôle ou de l'éradication de certaines maladies meurtrières. À ce niveau également, les couvertures sont satisfaisantes selon les données d'enquêtes.

Est-ce que notre programme national de vaccination répond aux normes requises ?
Bien sûr que le programme répond aux normes requises, car je viens de vous notifier que les couvertures atteintes sont satisfaisantes sur le plan national et répondent pour l'essentiel aux normes arrêtées sur le plan international en matière de vaccination. C'est d'ailleurs pourquoi la situation épidémiologique des maladies cibles du Programme Elargi de Vaccination est calme sur l'ensemble du pays comme je viens de vous la présenter plus haut. En effet, le pays ne connait plus les grandes épidémies meurtrières qu'on a connues les 10 dernières années.
Certes, le programme connait quelques difficultés, comme tout autre programme d'ailleurs. Il s'agit essentiellement de la difficulté d'accès de certaines populations cibles du fait de certaines contraintes que j'ai citée plus haut. La difficulté du déblocage à temps du financement de l'Etat pour l'achat des vaccins, ce qui fait que nous avons des commandes en retard qui sont à l'origine de certaines ruptures en vaccins BCG, VPO/VAT VAR. Sur ce plan, le Gouvernement a d'ailleurs pris des mesures conséquentes pour y remédier. Il y a aussi le vieillissement du parc de la chaine de froid et de la logistique pour la conservation et le transport des vaccins aux structures périphériques. Enfin, le programme se porte bien, c'est d'ailleurs pourquoi le Niger envisage, en 2014, l'introduction de trois (3) nouveaux vaccins, à savoir le vaccin de lutte contre le cancer du col de l'utérus, le vaccin de lutte contre les pneumonies à pneumocoques, le vaccin de lutte contre les diarrhées à rotavirus.
Ces trois maladies sont toutes meurtrières pour les cibles vulnérables que sont les enfants et les femmes.
En ce qui concerne le volet vaccination, on peut dire que nous sommes en bonne voie pour l'atteinte des OMD, particulièrement l'OMD4 dont le rendez-vous est fixé à l'horizon 2015. En effet, le Programme de vaccination contribue pour une large part dans la réduction de la mortalité infanto-juvénile dont les taux ont chuté de manière significative, passant de 318 décès pour mille enfants de moins de 5 ans en 1992, à 127 pour mille en 2012, selon les données d'enquêtes démographique et de santé et à indicateurs multiples (EDSN/MICS 2012)

Justement, d'une manière générale, quelle est la situation sanitaire au Niger relativement à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement?

Au terme de l'évaluation des progrès vers l'atteinte des Objectifs du Millénaires pour le Développement liés à la santé réalisée par le Ministère de la Santé Publique, en novembre 2013, les résultats obtenus ont montré que le pays pourrait être au rendez-vous du millénaire si la tendance se maintient. Ces progrès ont été confirmés par la quatrième Enquête Démographique et de Santé à Indicateurs Multiples (EDSN-MICS IV de 2012). En effet, la santé maternelle et infanto juvénile s'est sensiblement améliorée sur la période 1990-2012, car le taux de mortalité maternelle est passée de 700 pour 1000 en 1990 à 648 pour 1000 en 2006; de 554 pour 1000 en 2010, à 535 pour 1000 en 2012 ; et celui de la mortalité infanto juvénile de 318,2 pour 1000 en 1992 à 127 pour 1000 en 2012; le taux de mortalité infantile est passé de 123‰ en 1992, à 81 pour 1000 en 2006 et à 51 pour 1000 en 2012.
De 1998 à 2012, la proportion de femmes ayant reçu des soins prénataux par un prestataire formé, c'est-à-dire un médecin, une infirmière ou une sage-femme, a nettement augmenté, passant de 39 % en 1998, à 46 % en 2006, et à 83 % en 2012.
La proportion de femmes dont l'accouchement s'est déroulé dans un établissement de santé est passée de 19 % en 1998 à 30 % en 2012.
Concernant les maladies comme le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, une certaine amélioration de la situation est observée. L'incidence du paludisme a connu une légère baisse sur la période 2000-2008, passant de 6,26% à 14,31 cas, et l'utilisation des moustiquaires imprégnées a évolué de 7,8 % en 2000 à 71,50 en 2010 pour les femmes enceintes, et de 5% à 63,70% pour les enfants de moins de 5 ans sur la même période. S'agissant de la tuberculose, le taux de dépistage est estimé à 56% en 2009 et à 59% en 2011. Au niveau du VIH/SIDA, on constate une baisse de la séroprévalence de l'infection évoluant de 0,7% en 2006 à 0,4% en 2012.

Souley Moutari

Le Sahel



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